Page:Maupassant - Monsieur Parent.djvu/212

Cette page a été validée par deux contributeurs.

avez fait pour Sophie Astier, je me serais brûlé la cervelle, aujourd’hui même.

Nous étions sortis sur le large balcon d’où l’on voyait deux golfes, l’un à droite, et l’autre à gauche, enfermés par de hautes montagnes grises. C’était l’heure crépusculaire où le soleil disparu n’éclaire plus la terre que par les reflets du ciel.

Il reprit :

— Est-ce que Jeanne de Limours vit encore ?

Son œil s’était fixé sur le mien, plein d’une angoisse frémissante.

Je souris : — Parbleu… et plus jolie que jamais.

— Vous la connaissez ?

— Oui.

Il hésitait : — Tout à fait… ?

— Non.

Il me prit la main : — Parlez-moi d’elle.

— Mais je n’ai rien à en dire ; c’est une des femmes, ou plutôt une des filles les plus charmantes et les plus cotées de Paris. Elle