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l’hospitalité dans la maison du Français qui habitait au bout d’un promontoire, dans un bois d’orangers. Qui était-il ? Je l’ignorais encore. Il était arrivé un matin, dix ans plus tôt ; il avait acheté de la terre, planté des vignes, semé des grains ; il avait travaillé, cet homme, avec passion, avec fureur. Puis de mois en mois, d’année en année, agrandissant son domaine, fécondant sans arrêt le sol puissant et vierge, il avait ainsi amassé une fortune par son labeur infatigable.

Pourtant il travaillait toujours, disait-on. Levé dès l’aurore, parcourant ses champs jusqu’à la nuit, surveillant sans cesse, il semblait harcelé par une idée fixe, torturé par l’insatiable désir de l’argent, que rien n’endort, que rien n’apaise.

Maintenant, il semblait très riche.

Le soleil baissait quand j’atteignis sa demeure. Elle se dressait en effet au bout d’un cap au milieu des orangers. C’était une large maison carrée toute simple et dominant la mer.