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et crache sa salive blanche le long du rivage. Il est resté dedans un soir qu’il avait bu un peu trop. Et le fils aîné aussi. Elle a encore quatre garçons, quatre grands gars blonds et forts. À bientôt leur tour.


J’habitais donc une maison de campagne près de Pont-l’Abbé. J’étais là, seul avec mon domestique, un ancien marin, et une famille bretonne qui gardait la propriété en mon absence. Elle se composait de trois personnes, deux sœurs et un homme qui avait épousé l’une d’elles, et qui cultivait mon jardin.

Or, cette année-là, vers la Noël, la compagne de mon jardinier accoucha d’un garçon.

Le mari vint me demander d’être parrain. Je ne pouvais guère refuser, et il m’emprunta dix francs pour les frais d’église, disait-il.

La cérémonie fut fixée au deux janvier. Depuis huit jours la terre était couverte de neige, d’un immense tapis livide et dur qui