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vraies nausées… des nausées dans ma cuvette. Vrai, je ne pouvais plus. Il devrait y avoir une loi pour protéger les femmes dans ces cas-là. — Mais figure-toi ça, tous les soirs… Pouah ! que c’est sale !

Ce n’est pas que j’aie rêvé des amours poétiques, non, jamais. On n’en trouve plus. Tous les hommes, dans notre monde, sont des palefreniers ou des banquiers ; ils n’aiment que les chevaux ou l’argent ; et s’ils aiment les femmes, c’est à la façon des chevaux, pour les montrer dans leur salon comme on montre au bois une paire d’alezans. Rien de plus. La vie est telle aujourd’hui que le sentiment n’y peut avoir aucune part.

Vivons donc en femmes pratiques et indifférentes. Les relations même ne sont plus que des rencontres régulières, où on répète chaque fois les mêmes choses. Pour qui pourrait-on, d’ailleurs, avoir un peu d’affection ou de tendresse ? Les hommes, nos hommes, ne sont en général que des mannequins corrects à qui manquent toute intelligence et toute