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LA RELIQUE.

l’impossibilité d’un semblable attentat.

Mais du moment que je n’avais pas fracturé un lieu sacré et plongé ma main profane au milieu de restes vénérables, je n’étais plus digne de ma blonde et délicate fiancée.

On me défendit l’entrée de la maison. J’eus beau prier, supplier, rien ne put attendrir la belle dévote.

Je fus malade de chagrin.

Or, la semaine dernière, sa cousine, qui est aussi la tienne, Mme d’Arville, me fit prier de la venir trouver.

Voici les conditions de mon pardon. Il faut que j’apporte une relique, une vraie, authentique, certifiée par Notre Saint-Père le Pape, d’une vierge et martyre quelconque.

Je deviens fou d’embarras et d’inquiétude.

J’irai à Rome, s’il le faut. Mais je ne puis me présenter au Pape à l’improviste et lui raconter ma sotte aventure. Et puis