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Or, si j’avais à composer les devises de nos principales actrices, rien qu’après avoir vu dix minutes Mme Pasca, je lui donnerais celle-ci : « Je m’attache ou je meurs. » De même que je serais tenté d’assigner à une autre de nos étoiles, qui court le monde aujourd’hui, ce vieux dicton : « Par tous les moyens. »

Et puis, c’est une sévère. Elle doit être assurément bonne camarade, mais peu familière. Elle n’appelle certainement jamais ses directeurs « mon gros rat » et ne leur tire point sur les favoris. C’est une dame, et elle doit apporter partout ses allures de dame, à la scène comme dans la coulisse. Plus d’habileté souple peut-être ne lui nuirait point.

Du reste, si elle sait en toute occasion rester femme du monde, les gens du monde de leur côté semblent éprouver pour elle une attirance particulière.

À Pétersbourg, par exemple, elle exerçait sur la cour et sur la noblesse une véritable fascination ; c’était l’étoile de la