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étrange, une confusion pénible, puissante comme art, gênante aussi.

En suivant le développement de cette passion légitime on côtoie, semble-t-il, le lac gomorrhéen des passions honteuses.

Je sais que toutes les intentions définitives sont honnêtes ; cela n’empêche que l’amitié particulière de cet homme pour un enfant, bien qu’elle ne puisse blesser la morale tant les moyens sont ménagés, peut du moins éveiller dans l’âme du lecteur des suppositions alarmantes.

J’ai d’ailleurs cette conviction, sans doute fausse, que les livres les plus dangereux pour les âmes et les plus immoraux en somme, sont les livres dits les plus moraux, les plus poétiques, les plus exaltants et les plus décevants, les livres où triomphe éternellement l’amour.

MAUFRIGNEUSE.