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Chaque fois, dit-on, qu’il entre dans cette habitation des princes, il passe une sorte de visite de commissaire-priseur, s’arrête, inquiet, devant les meubles nouveaux, hausse les épaules devant les installations récentes, les changements, les embellissements du domaine, et, d’un ton navré : « Encore des dépenses, encore des achats, encore des bibelots, encore des tapisseries, encore des folies ! Quand donc vous déciderez-vous à vendre tout cela, tout, et à n’avoir ici que des sacs de voyage, rien autre chose, croyez-moi ! Dans votre situation, n’achetez que ça, ayez-en partout. »

Et les princes s’amusaient de cette boutade, et les princesses la trouvaient délicieuse.

Qu’en disent-ils aujourd’hui ?