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Alors, Mme Rondoli la poussa dehors : « Va, t’habiller, bien vite, bien vite, tu mettras ta robe bleue et ton chapeau à fleurs, dépêche-toi. »

Dès que sa fille fut sortie, elle m’expliqua : « J’en ai encore deux autres, mais plus petites. Ça coûte cher, allez, d’élever quatre enfants ! Heureusement que l’aînée est tirée d’affaire à présent. »

Et puis elle me parla de sa vie, de son mari qui était mort employé au chemin de fer, et de toutes les qualités de sa seconde fille Carlotta.

Celle-ci revint, vêtue dans le goût de l’aînée, d’une robe voyante et singulière.

Sa mère l’examina de la tête aux pieds, la jugea bien à son gré, et nous dit : « Allez, maintenant, mes enfants. »

Puis, s’adressant à sa fille : « Surtout, ne rentre pas plus tard que dix heures, ce soir ; tu sais que la porte est fermée. »

Carlotta répondit : « Ne crains rien, maman. »

Elle prit mon bras, et me voilà errant avec elle par les rues comme avec sa sœur, l’année d’avant.

Je revins à l’hôtel pour déjeuner, puis j’emmenai ma nouvelle amie à Santa Margarita, refaisant la dernière promenade que j’avais faite avec Francesca.