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Il affirma au solliciteur que son affaire était en bonne voie et il lui conseilla de continuer ses remarquables travaux.

Et M. Sacrement se remit à l’œuvre.

M. Rosselin, le député, semblait maintenant s’intéresser beaucoup à son succès, et il lui donnait même une foule de conseils pratiques, excellents. Il était décoré d’ailleurs, sans qu’on sût quels motifs lui avaient valu cette distinction.

Il indiquait à Sacrement des études nouvelles à entreprendre, il le présenta à des Sociétés savantes qui s’occupaient de points de science particulièrement obscurs, dans l’intention de parvenir à des honneurs. Il le patronna même au ministère.

Or, un jour, comme il venait déjeuner chez son ami (il mangeait souvent dans la maison depuis plusieurs mois) il lui dit tout bas en lui serrant la main : « Je viens d’obtenir pour vous une grande faveur. Le Comité des travaux historiques vous charge d’une mission. Il s’agit de recherches à faire dans diverses bibliothèques de France. »

Sacrement, défaillant, n’en put manger ni boire. Il partit huit jours plus tard.

Il allait de ville en ville en ville, étudiant les cata-