Page:Maupassant - Les Héros modestes, paru dans Le Gaulois, 1er mars 1882.djvu/15

Cette page a été validée par deux contributeurs.

sans talent, à des hommes politiques inconnus la veille, oubliés le lendemain, à tous les quelconques qui traînent dans Paris. Nous lisons tous les jours des portraits de n’importe qui : de peintres dont l’art consiste surtout à mystifier le public ; de mondains dont les noms semblent des rébus et que personne ne connaît, et qui n’ont rien fait ; de tous les escamoteurs de réputation qui opèrent sur les boulevards. Les simples dévoués ne valent-ils pas ces farceurs ?

Et, puisqu’on décore si facilement ceux-ci, pourquoi oublier si longtemps ceux-là ?