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d’élite, souffle inconnu qui glisse dans les mots, harmonie insaisissable, âme de la phrase, que sais-je ? On ne peut dire où réside, d’où vient, comment s’exhale ce parfum délicat des livres. Mais on sait qu’il est, on le sent, on le subit, on s’en grise. La femme, en général, quel que soit son génie, ne connaît point, ne produit point, et ne comprend guère cette chose vague et toute-puissante.

Le Beau littéraire n’est point ce qu’elle cherche. La première des femmes-écrivains, George Sand, ne semble jamais avoir été effleurée par ce mal étrange, par cette torture des artistes que travaille l’a-