Page:Maupassant - Le Rosier de Madame Husson.djvu/307

Cette page a été validée par deux contributeurs.

changer son prix à nos yeux. Je ne te demande pas de me dire du mal de ta maîtresse, ni même de m’avouer ses défauts secrets si elle en a. Réponds seulement avec franchise aux quatre ou cinq questions que je vais te poser. Tu connais Mme  de Jadelle comme toi-même, puisque tu l’habilles et que tu la déshabilles tous les jours. Eh bien, voyons, dis-moi cela. Est-elle aussi grasse qu’elle en a l’air ?

La petite bonne ne répondit pas.

Je repris :

— Voyons, mon enfant, tu n’ignores pas qu’il y a des femmes qui se mettent du coton, tu sais, du coton là où, là où… enfin du coton là où on nourrit les petits enfants, et aussi là où on s’assoit. Dis-moi, met-elle du coton ?

Césarine avait baissé les yeux. Elle prononça timidement :

— Demandez toujours, monsieur, je répondrai tout à la fois.

— Eh bien, ma fille, il y a aussi des femmes qui ont les genoux rentrés, si bien qu’ils s’entre-frottent