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Alors il ne savait plus quoi dire. Moi je ralentissais le pas pour le laisser s’expliquer.

Alors il prononçait, tout bas, quelques compliments, et puis il me demandait de passer chez lui. Je me faisais prier, vous comprenez, puis je cédais. J’en avais de la sorte deux ou trois pour chaque matin, et toutes mes après-midi libres. Ç’a été le bon temps de ma vie. Je ne me faisais pas de bile.

Mais voilà. On n’est jamais tranquille longtemps. Le malheur a voulu que je fisse la connaissance d’un grand richard du grand monde. Un ancien président qui avait bien soixante-quinze ans.

Un soir, il m’emmena dîner dans un restaurant des environs. Et puis, vous comprenez, il n’a pas su se modérer. Il est mort au dessert.

J’ai eu trois mois de prison, vu que je n’étais point sous la surveillance.

C’est alors que je vins à Paris.

Oh ! ici, monsieur, c’est dur de vivre. On ne