Page:Maupassant - Le Rosier de Madame Husson.djvu/265

Cette page a été validée par deux contributeurs.

naissez la comédie qui s’appelle le Mari cocu, battu et content. Eh bien, ai-je été ou n’ai-je pas été cocu, tout est là ! Dans tous les cas, c’est vous qui avez été battue, et pas contente…

Mme de Chantever, se levant. — Monsieur, vous m’insultez.

M. de Garelle, vivement. — Je vous en prie, écoutez-moi une minute. J’étais jaloux, très jaloux, ce qui prouve que je vous aimais. Je vous ai battue, ce qui le prouve davantage encore, et battue très fort, ce qui le démontre victorieusement. Or, si vous avez été fidèle, et battue, vous êtes vraiment à plaindre, tout à fait à plaindre, je le confesse, et…

Mme de Chantever. — Ne me plaignez pas.

M. de Garelle. — Comment l’entendez-vous ? On peut le comprendre de deux façons. Cela veut dire, soit que vous méprisez ma pitié, soit qu’elle est imméritée. Or, si la pitié dont je vous reconnais digne est imméritée, c’est que les coups… les coups violents que vous avez reçus de moi étaient plus que mérités.