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et pi qu’il me dit : « Va quérir d’ l’iau jusqu’à tant qu’il sera plein. »

Donc me v’là que j’ vas à la mare avec deux siaux et qu’ j’apporte de l’iau, et pi encore de l’iau pendant ben une heure, vu que çu baril il était grand comme une cuve, sauf vot’ respect, m’sieu l’ président.

Pendant çu temps-là, Brument et Cornu ils buvaient un coup, et pi encore un coup, et pi encore un coup. Ils se complétaient de compagnie que je leur dis : « C’est vous qu’êtes pleins, pu pleins qu’ çu baril. » Et v’là Brument qui m’ répond : — « Ne te tracasse point, va ton train, ton tour viendra, chacun son comptant. » Mé je m’occupe point d’ son propos, vu qu’il était bu.

Quand l’ baril fut empli rasibus, j’ dis :

— V’là, c’est fait.

Et v’là Cornu qui m’ donne cent sous. Pas Brument, Cornu ; c’est Cornu qui m’ les a donnés. Et Brument m’ dit : « Veux-tu gagner encore cent sous ? » « Oui, que j’ dis, vu que