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L’AVEUGLE

sir pour les voisins et de supplice pour l’impotent.

Les paysans des maisons prochaines s’en venaient à ce divertissement ; on se le disait de porte en porte, et la cuisine de la ferme se trouvait pleine chaque jour. Tantôt on posait sur la table, devant son assiette où il commençait à puiser le bouillon, quelque chat ou quelque chien. La bête, avec son instinct, flairait l’infirmité de l’homme et, tout doucement, s’approchait, mangeait sans bruit, lapant avec délicatesse ; et