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CORRESPONDANCE

nuit, dans l’une des fermes des environs.

On partait en bande avec un orgue de Barbarie dont jouait d’ordinaire le peintre Le Poittevin, coiffé d’un bonnet de coton. Deux hommes portaient des lanternes. Nous suivions en procession, riant et bavardant comme des folles.

On réveillait le fermier, les servantes, les valets. On se faisait même faire de la soupe à l’oignon (horreur !) et l’on dansait sous les pommiers, au son de la boîte à musique. Les coqs réveillés chantaient dans la profondeur des bâtiments : les chevaux s’agitaient sur la litière des