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CORRESPONDANCE

Vois deux femmes se connaissant qui se rencontrent dans un escalier devant la porte d’une amie que l’une vient de voir et que l’autre va visiter. Elles se mettent à causer en obstruant toute la largeur du passage. Si quelqu’un monte derrière elles, homme ou femme, crois-tu qu’elles se dérangeront d’un demi-pied ? Jamais ! jamais !

J’attendis, l’hiver dernier, vingt-deux minutes, montre en main, à la porte d’un salon. Et derrière moi deux messieurs attendaient aussi sans paraître prêts à devenir enragés, comme moi. C’est qu’ils étaient habitués depuis longtemps à nos inconscientes insolences.

L’autre jour, avant de quitter Paris, j’allai dîner, avec ton mari justement, dans un restaurant des Champs-Élysées pour prendre le frais. Toutes les tables étaient occupées. Le garçon nous pria d’attendre.

J’aperçus alors une vieille dame de noble tournure qui venait de payer sa carte et qui semblait prête à partir. Elle me vit, me toisa et ne bougea point. Pendant plus d’un quart d’heure elle resta là, immobile, mettant ses gants, parcourant du regard toutes les tables, considérant avec