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et à l’ouest sont tellement minés et menaçants que nous n’osons pas nous aventurer au milieu : une secousse les ferait crouler.

La vue de là-haut est magnifique. Au sud, à l’est, à l’ouest, la plaine infinie que la mer baigne sur une longue étendue. Au nord, des montagnes pelées, rouges, dentelées comme la crête des coqs. Tout au loin, le Djebel-Zaghouan, qui domine la contrée entière.

Ce sont les dernières montagnes que nous apercevrons maintenant jusqu’à Kairouan.

Ce petit village de Tac-Rouna est une espèce de plate-forme arabe, tout à fait à l’abri d’un coup de main. Tac, d’ailleurs, est un diminutif de Tackesche, qui veut dire forteresse. Une des principales fonctions des habitants, car on ne peut, en ce cas, dire « occupations », consiste à garder dans leurs silos les grains que les nomades leur confient après la moisson.

Nous revenons, le soir, coucher à Enfidaville.



13 décembre.


Nous passons d’abord au milieu des vignes de la Société franco-africaine, puis nous atteignons