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chaque matin la boulette d’herbes apéritives qui surexcitent l’estomac, elles passent les journées entières à manger des pâtes épaisses qui les enflent incroyablement. Les seins se gonflent, les ventres ballonnent, les croupes s’arrondissent, les cuisses s’écartent, séparées par la bouffissure ; les poignets et les chevilles disparaissent sous une lourde coulée de chair. Et les amateurs accourent, les jugent, les comparent, les admirent comme dans un concours d’animaux gras. Voilà comme elles sont belles, désirables, charmantes, les énormes filles à marier !

Alors on voit passer ces êtres prodigieux, coiffés d’un cône aigu nommé koufia, qui laisse pendre sur le dos le bechkir, vêtus de la camiza flottante, en toile simple ou en soie éclatante, culottés de maillots tantôt blancs, tantôt ouvragés, et chaussés de savates traînantes, dits « saba » ; êtres inexprimablement surprenants, dont la figure demeure encore souvent jolie sur ces corps d’hippopotames.

Dans leurs maisons, facilement ouvertes, on les trouve, le samedi, jour sacré, jour de visites et d’apparat, recevant leurs amis dans les chambres blanches, où elles sont assises les unes près des autres, comme des idoles symboliques, couvertes