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première, à gauche, et la dernière à droite, jettent sur le ciel une épaisse fumée blanche. Ce sont le Volcano et le Stromboli. Entre ces deux volcans, on aperçoit Lipari, Filicuri, Alicuri, et quelques îlots très bas.

Et le bâtiment sera bientôt devant la petite île et la petite ville de Lipari.

Quelques maisons blanches au pied d’une grande côte verte. Rien de plus, pas d’auberge, aucun étranger n’abordant sur cette île.

Elle est fertile, charmante, entourée de rochers admirables, aux formes bizarres, d’un rouge puissant et doux. On y trouve des eaux thermales qui furent autrefois fréquentées, mais l’évêque Todaso fit détruire les bains qu’on avait construits, afin de soustraire son pays à l’influence des étrangers.

Lipari est terminée, au nord, par une singulière montagne blanche, qu’on prendrait de loin pour une montagne de neige, sous un ciel plus froid. C’est de là qu’on tire la pierre ponce pour le monde entier.

Mais je loue une barque pour aller visiter Volcano.

Entraînée par quatre rameurs, elle suit la côte fertile, plantée de vignes. Les reflets des rochers