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Et cependant l’ancien langage usuel était plus cru, plus chaud que le nôtre ; les mots vifs ne choquaient point nos aïeules elles-mêmes, qui aimaient les histoires gaillardes saupoudrées de sel gaulois. Si les gens qui s’indignent aujourd’hui contre la brutalité des romanciers lisaient un peu les auteurs dont se délectaient nos grand’mères, ils auraient, certes, de quoi rougir.

Ce n’était donc pas dans la langue, c’était dans l’air même que flottait cette urbanité ; il y avait autour des mœurs comme une caresse de courtoisie charmante.

Cela n’empêchait rien ; mais, enfin, on était bien né.