Page:Maupassant - La Politesse, paru dans Le Gaulois, 11 octobre 1881.djvu/14

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Toutes les phrases étaient saupoudrées d’érudition, et ce savoir, cette littérature de la classe, qui seule comptait, jetait sur les mœurs un vernis d’urbanité. Le reste de l’humanité n’existait pas.

Aujourd’hui, tout le monde compte. Tout le monde parle, discute, affirme ce qu’il ignore, prouve ce dont il ne doute point. On veut être tout, tout connaître, tout trancher. Nous ressemblons à des dos de volumes, avec des titres prétentieux, et dont l’intérieur n’est que de papier blanc. On sait tout sans rien apprendre, et cette façon de savoir rend naturellement grossier.