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front et abattre les plus grands : le mot, le mot qu’on jette avec la phrase, comme on lance un caillou avec la fronde ; qu’on sait toutes les ruses des attaques, les perfidies cachées sous les compliments, les allusions trompeuses comme les feintes ; qu’on jongle avec les difficultés de la langue comme un escamoteur avec des billes ; qu’on cingle enfin avec ce fouet dont Beaumarchais laissait à ses ennemis d’ineffaçables traces.

Mais, dès qu’un monsieur d’un avis contraire au vôtre déclare son sentiment, on s’empresse de s’asseoir à sa table et d’écrire avec sérénité : « Un drôle, un