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veloppait lentement en rond, semblait sortir de la terre ; et la lune, se détachant bientôt de l’horizon, monta doucement dans l’espace. À mesure qu’elle s’élevait, sa nuance pourpre s’atténuait, devenait jaune, d’un jaune clair, éclatant ; et l’astre paraissait diminuer à mesure qu’il s’éloignait.

Paul le regardait depuis longtemps, perdu dans cette contemplation, oubliant sa maîtresse. Quand il se retourna, elle avait disparu.

Il la chercha, mais ne la trouva pas. Il parcourait les tables d’un œil anxieux, allant et revenant sans cesse, interrogeant l’un et l’autre. Personne ne l’avait vue.

Il errait ainsi, martyrisé d’inquiétude, quand un des garçons lui dit : — « C’est madame Madeleine que vous cherchez ? Elle vient de partir tout à l’heure en compagnie de madame Pauline. » Et, au même moment Paul apercevait, debout à l’autre extrémité du café, le mousse et les deux belles filles, toutes trois liées par la taille, et qui le guettaient en chuchotant.