Page:Maupassant - La Maison Tellier.djvu/227

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mais Simon sauta au cou de sa mère et lui dit en se remettant à pleurer :

— Non, maman, j’ai voulu me noyer, parce que les autres m’ont battu… m’ont battu… parce que je n’ai pas de papa.

Une rougeur cuisante couvrit les joues de la jeune femme, et, meurtrie jusqu’au fond de sa chair, elle embrassa son enfant avec violence pendant que des larmes rapides lui coulaient sur la figure. L’homme ému restait là, ne sachant comment partir. Mais Simon soudain courut vers lui et lui dit :

— Voulez-vous être mon papa ?

Un grand silence se fit. La Blanchotte, muette et torturée de honte, s’appuyait contre le mur, les deux mains sur son cœur. L’enfant, voyant qu’on ne lui répondait point, reprit :

— Si vous ne voulez pas, je retournerai me noyer.

L’ouvrier prit la chose en plaisanterie et répondit en riant :

— Mais oui, je veux bien.

— Comment est-ce que tu t’appelles, de-