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entier. Il ne pensait plus ; il ne voyait plus rien autour de lui et il n’était occupé qu’à pleurer.

Soudain, une lourde main s’appuya sur son épaule et une grosse voix lui demanda : — « Qu’est-ce qui te fait donc tant de chagrin, mon bonhomme ? »

Simon se retourna. Un grand ouvrier qui avait une barbe et des cheveux noirs tout frisés le regardait d’un air bon. Il répondit avec des larmes plein les yeux et plein la gorge :

— Ils m’ont battu… parce que… je… je… n’ai pas… de papa… pas de papa…

— Comment, dit l’homme en souriant, mais tout le monde en a un.

L’enfant reprit péniblement au milieu des spasmes de son chagrin : — « Moi… moi… je n’en ai pas. »

Alors l’ouvrier devint grave ; il avait reconnu le fils de la Blanchotte, et, quoique nouveau dans le pays, il savait vaguement son histoire.

— Allons, dit-il, console-toi, mon garçon,