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rue de la Chaussée-d’Antin, sans savoir pourquoi, obscurément attirée par le désir de voir des arbres dans le square de la Trinité. Elle pensait : « Bah ! il m’attendra dix minutes de plus. » Cette idée, de nouveau, la réjouissait, et, tout en marchant à petits pas, dans la foule, elle croyait le voir s’impatienter, regarder l’heure, ouvrir la fenêtre, écouter à la porte, s’asseoir quelques instants, se relever, et, n’osant pas fumer, car elle le lui avait défendu les jours de rendez-vous, jeter sur la boîte aux cigarettes des regards désespérés.

Elle allait doucement, distraite par tout ce qu’elle rencontrait, par les figures et les boutiques, ralentissant le pas de plus en plus et si peu désireuse d’arriver qu’elle cherchait, aux devantures, des prétextes pour s’arrêter.

Au bout de la rue, devant l’église, la ver-