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et continu qui montrait ses dents gâtées.

Dès qu’une sœur approchait de son lit, il lui faisait des grimaces de contentement, clignait de l’œil, tordait sa bouche, remuait son nez qu’il avait très long et mobile à volonté. Ses voisins de dortoir, tout malades qu’ils étaient, ne pouvaient se tenir de rire, et la sœur supérieure venait souvent à son lit pour passer un quart d’heure d’amusement. Il trouvait pour elle des farces plus drôles, des plaisanteries inédites et comme il portait en lui le germe de tous les cabotinages, il se faisait dévot pour lui plaire, parlait du bon Dieu avec des airs sérieux d’homme qui sait les moments où il ne faut plus badiner.

Un jour, il imagina de lui chanter des chansons. Elle fut ravie et revint plus souvent ; puis, pour utiliser sa voix, elle lui apporta un livre de cantiques. On le vit alors assis dans son lit, car il commençait à se remuer, entonnant d’une voix de fausset les louanges de l’Éternel, de Marie et du Saint-Esprit, tandis que la grosse bonne sœur, debout à ses pieds, battait la mesure avec un doigt en lui donnant l’intonation. Dès qu’il put marcher, la supérieure lui offrit de le garder quelque temps de plus pour chanter les offices dans la