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le champ d’oliviers.

Havard : « Voici mon titre définitif pour ma nouvelle du Figaro et pour mon volume : Le Champ d’Oliviers. Vous pourrez donc l’annoncer quand il vous plaira. »

Le 26 janvier : « Je vous adresse, par le même courrier, le manuscrit de la première nouvelle de mon volume. Je vous prie de la faire copier immédiatement et d’envoyer au Figaro, qui l’attend, le manuscrit ci-joint. »

Du 23 février : « Je vous ai envoyé hier une nouvelle, Lequel ?, que je vous prie de faire composer. Changez le titre par celui-ci : L’Inutile Beauté. Elle suivra Le Champ d’Oliviers dans votre volume ; viendront ensuite Mouche, etc. Vous recevrez incessamment Le Champ d’Oliviers. J’ai une petite modification à faire à la fin ; ce sera fait dans deux jours. »



PREMIERE VERSION
DE LA FIN DU CHAMP D’OLIVIERS.

…Marguerite alors, un peu rassurée par la présence des fusils et des haches, raconta qu’un maoufatan venait d’assassiner son maître, et avait failli la tuer elle-même, car elle était entrée juste au moment du crime accompli.

On prit mille précautions en approchant de la maison qui fut cernée et envahie comme un bastion enlevé d’assaut, et on découvrit en effet, dans la salle à manger, l’abbé Vilbois, la gorge ouverte et gisant sur le dos dans une marc de sang déjà coagulé.

À l’autre bout de l’appartement, un homme dormait, d’un sommeil profond. L’Arlésienne criait : « Non, il ne dort pas… tuez-le… voilà le couteau… »

Et elle montrait sur fa nappe un couteau sanglant prés d’une assiette presque remplie aussi de sang qui avait dû jaillir de la blessure.