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» Or, je suis colossalement riche. J’ai des palais que des rois ne possèdent point. Je suis prince, entouré, respecté. Chantilly est plus magnifique que n’était Compiègne. Je puis recevoir en frère tous les souverains du monde qui traverseraient ma patrie. Mon ambition n’est pas démesurée, mes goûts ne sont pas excessifs ; et, si mon pays courrait un danger, je le pourrais défendre, étant un de ses premiers chefs militaires.

» Ne serais-je pas bien fou d’abandonner le certain pour l’inconnu ; de jouer la tranquilité de ma vieillesse, de risquer tout ce que je possède pour conquérir un pouvoir qui me donnerait bien peu en plus. Restons ce que nous sommes.