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quoi je passerai à d’autres exercices. J’avale force volumes et je prends des notes. Il va en être ainsi pendant deux ou trois ans ; après quoi, je me mettrai à écrire. »

On lit dans une autre lettre :

« Votre ami a travaillé cet hiver d’une façon qu’il ne comprend pas lui-même. Pendant les derniers huit jours, j’ai dormi en tout dix heures. Je ne me soutenais plus qu’à force de café et d’eau froide ; bref, j’étais en proie à une effrayante exaltation. Un peu plus, le bonhomme claquait. »

Et dans une autre :

« … Je travaille beaucoup. Je me baigne tous les jours, je ne reçois aucune visite, je ne lis aucun journal, et je vois assez régulièrement lever l’aurore (comme présentement), car je pousse ma besogne fort avant dans la nuit, les fenêtres ouvertes, en manches de chemise, et gueulant, dans le silence du cabinet, comme un énergumène. »