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trait à l’huile, à l’aquarelle, au fusain, à la sépia, son buste, son médaillon. C’est alors qu’en grand secret il pose en même temps pour vingt artistes enjuponnés, et qu’il inonde Paris d’un fleuve de photographies.

Mais des bruits vagues circulent. Une jeune fille, dit-on, s’est jetée à l’eau par amour pour lui, car il est inflexible aux tendresses vraiment charnelles. Il domine la femme, se laisse aimer, mais demeure inabordable aux baisers.

Cependant, c’est une fièvre autour de lui, une fièvre passionnée, générale. Les supérieurs enfin s’inquiètent. Il ne faut pas qu’un scandale arrive ; et soudain, il disparaît ; il rentre dans l’ombre, caché parfois dans un cloître lointain, parfois simplement relégué en la cellule de son couvent.

Alors un autre lui succède, déjà mûr pour recueillir cet héritage d’amour, pour conduire vers les paradis de convention le troupeau charmant des Parisiennes.

MAUFRIGNEUSE.