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— Mon Dieu, ce que vous voudrez. Donnez-lui un volume de Victor Hugo.

La Légende des siècles ?

— Je veux bien.

Il reprit alors :

— Petite, assieds-toi là et prends ce recueil de vers. Cherche la page… la page 336, où tu trouveras une pièce intitulée : les Pauvres Gens. Absorbe-la comme on boirait le meilleur des vins, tout doucement, mot à mot, et laisse-toi griser, laisse-toi attendrir. Écoute ce que te dira ton cœur. Puis, ferme le bouquin, lève les yeux, pense et rêve… Moi, je vais préparer mes instruments de travail.

Il s’en alla dans un coin triturer sa palette ; mais, tout en vidant sur la fine planchette les tubes de plomb d’où sortaient, en se tordant, de minces serpents de couleur, il se retournait de temps en temps pour regarder la jeune fille absorbée dans sa lecture.

Son cœur se serrait, ses doigts tremblaient, il ne savait plus ce qu’il faisait et brouillait les tons en mêlant les petits tas de pâte, tant il retrouvait soudain devant cette apparition, devant cette résurrection, dans ce même endroit, après douze ans, une irrésistible poussée d’émotion.

Maintenant elle avait fini de lire et regardait devant elle. S’étant approché, il aperçut en ses