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prose ou de vers, ayant constaté ce demi-échec, aussitôt l’actrice, prise de crise de nerfs, lâche son théâtre, ses camarades, son directeur, l’auteur et le public, abandonne son emploi, disparaît vexée, rageuse, sûre d’ailleurs de faire du bruit.

Les journaux, autres cabotins, en profitent pour raconter la couleur de ses bas, la forme de ses ombrelles, etc., etc., lui font une réclame furieuse. Alors l’idée d’en profiter lui vient, et elle commence à travers le monde un voyage artistico-commercial, débitant sa voix à tous les peuples, par tirades plus ou moins longues ; vendant la prose ou les vers de nos auteurs, marqués au timbre Sarah Bernhardt ; poussant aussi loin que possible l’industrie dramatique, de façon même à enthousiasmer les Américains, ces professeurs de réclame. Et aussitôt la voici devenue pour cette race spéciale de