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penchait sur son visage et pleurait dans ses dentelles.



L’enfant grandit. Le père ne pouvait plus se passer une heure de sa présence ; il rôdait autour de lui, le promenait, l’habillait lui-même, le nettoyait, le faisait manger. Son ami, M. Duretour, semblait aussi chérir ce gamin, et il l’embrassait par grands élans, avec ces frénésies de tendresse qu’ont les parents. Il le faisait sauter dans ses bras, le faisait danser pendant des heures à cheval sur une jambe, et soudain, le renversant sur ses genoux, relevait sa courte jupe et baisait ses cuisses grasses de moutard et ses petits mollets ronds. M. Lemonnier, ravi, murmurait :

— Est-il mignon, est-il mignon !

Et M. Duretour serrait l’enfant dans ses bras en lui chatouillant le cou de sa moustache.