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de s’habiller, et qui attendait, le paletot sur le bras, le chapeau à la main, demanda :

— Avez-vous encore besoin de moi, monsieur ? Que dois-je faire ? Puis-je me retirer ?

Du Roy se retourna vers lui et souriant avec insolence :

— Pourquoi donc ? Nous avons fini. Vous pouvez vous recoucher, monsieur ; nous allons vous laisser seuls.

Et posant le doigt sur le bras de l’officier de police :

— Retirons-nous, monsieur le commissaire, nous n’avons plus rien à faire en ce lieu.

Un peu surpris, le magistrat le suivit ; mais, sur le seuil de la chambre, Georges s’arrêta pour le laisser passer. L’autre s’y refusait par cérémonie.

Du Roy insistait :

— Passez donc, monsieur.

Le commissaire dit :

— Après vous.

Alors le journaliste salua, et sur le ton d’une politesse ironique :

— C’est votre tour, monsieur le commissaire de police. Je suis presque chez moi, ici.

Puis il referma la porte doucement, avec un air de discrétion.

Une heure plus tard, Georges Du Roy entrait dans les bureaux de la Vie Française.