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nutes, prenant rendez-vous dans le jour pour la rédaction du procès-verbal, puis on remonta dans la voiture ; et le cocher qui riait sur son siège repartit en faisant claquer son fouet.

Ils déjeunèrent tous les quatre sur le boulevard, en causant de l’événement. Duroy disait ses impressions.

— Ça ne m’a rien fait, absolument rien. Vous avez dû le voir du reste ?

Rival répondit :

— Oui, vous vous êtes bien tenu.

Quand le procès-verbal fut rédigé on le présenta à Duroy qui devait l’insérer dans les échos. Il s’étonna de voir qu’il avait échangé deux balles avec M. Louis Langremont, et, un peu inquiet, il interrogea Rival :

— Mais nous n’avons tiré qu’une balle.

L’autre sourit :

— Oui, une balle… une balle chacun… ça fait deux balles.

Et Duroy, trouvant l’explication satisfaisante, n’insista pas. Le père Walter l’embrassa :

— Bravo, bravo, vous avez défendu le drapeau de la Vie Française, bravo !

Georges se montra, le soir, dans les principaux grands journaux et dans les principaux grands cafés du boulevard. Il rencontra deux