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de Vanoris est venue elle-même me trouver, désirant faire la connaissance de ma femme, au moment où nous rentrions à l'hôtel. J'ai présenté Berthe, mais je l'ai priée d'éviter avec soin de rencontrer cette dame.


2 juillet. — Le prince nous a pris au collet pour nous mener dans son appartement, où tous les baigneurs de marque prenaient le thé. Berthe était certes mieux que toutes les femmes ; mais que faire ?


3 juillet. — Ma foi, tant pis ! Parmi ces trente gentilshommes, n'en est-il pas au moins dix de fantaisie ? Parmi ces seize ou dix-sept femmes, en est-il plus de douze sérieusement mariées ; et, sur ces douze, en est-il plus de six irréprochables ? Tant pis pour elles, tant pis pour eux ! Ils l'ont voulu !


10 juillet. — Berthe est la reine de Loëche ! Tout le monde en est fou ; on la fête, on la gâte, on l'adore ! Elle est d'ailleurs superbe de grâce et de distinction. On m'envie.

La princesse de Vanoris m'a demandé :

— Ah ! çà, marquis, où donc avez-vous trouvé ce trésor-là ?

J'avais envie de répondre :