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frères Antoine et Jacques, dont je parlerai tout à l’heure. Mais sa femme avait une sœur qui faisait souvent dans la maison Bellacoscia des visites de voisinage. L’époux galant, trop galant, la reconduisait. Il en eut un fils, avoua tout à la première, garda la seconde et lui bâtit une demeure séparée pour éviter les scènes de famille. Or, une troisième sœur, à son tour, se mit à fréquenter les deux ménages, et un nouvel accident se produisit. Le pauvre père n’avait qu’une ressource : construire une troisième maison ; ce qu’il fit, et tout le monde vécut en paix. Il eut en tout une trentaine de descendants qui, à leur tour, en ont produit plusieurs centaines. Cette tribu habite en partie le village de Bocognano et les lieux environnants.

Deux des fils, Antoine et Jacques, gagnèrent de bonne heure le maquis pour des causes assez « futiles ». Le premier refusait de servir comme militaire, le second avait enlevé une jeune fille que désirait un de ses frères.

À partir de leur disparition, ils ont dominé le pays en maîtres incontestés.

On évalue à trois cent mille francs environ la somme qu’ils ont coûtée au gouvernement