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On repartit aussitôt la collation achevée, et, le soir, nous arrivâmes au rocher de sel Khang-el-Melah.

C’est une sorte de montagne grise, verte, bleue, aux reflets métalliques, aux coupes singulières ; une montagne de sel ! Des eaux plus salées que l’Océan s’échappent de son pied et, volatilisées par la chaleur folle du soleil, laissent sur le sol une écume blanche, pareille à la bave des flots, une mousse de sel ! On ne voit plus la terre, cachée sous une poudre légère, comme si quelque colosse se fût amusé à râper ce mont pour en semer la poussière alentour ; et de gros blocs détachés gisent dans les enfoncements, des blocs de sel !

Sous ce rocher extraordinaire se creusent, paraît-il, des puits fort profonds qu’habitent des milliers de colombes. Le lendemain nous étions à Djelfa.

Djelfa est une vilaine petite ville à la française, mais habitée par des officiers fort aimables qui en rendent charmant le séjour.

Après un court repos, nous nous sommes remis en route.

Nous avons recommencé notre long voyage par les longues plaines nues. De temps en