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de l’art dramatique : l’Odéon en est le Luxembourg. — J’en cherche en vain le palais de l’Industrie, le vulgaire Salon. — Vous me dites : « Jouez des jeunes. » — Mais songez-vous à ce que serait sur nos planches un insuccès ! Quel désastre ! quelle honte !… Pouvons-nous engager la maison de Molière dans une pareille aventure ? Nous sommes le Louvre, vous dis-je, le Panthéon des auteurs. Les meilleurs parmi les bons échouent quelquefois. Voyez ce qui m’est arrivé avec la Princesse de Bagdad. On a sifflé, messieurs !

» Eh bien, si cette pièce eût été d’un jeune, de M. Vast-Ricouard, par exemple (bien qu’il soit deux), on nous aurait jeté des trognons de pomme, tout comme sur la scène de mon honorable confrère, M. Ballande. Comprenez donc, messieurs : nous ne savons jamais, nous autres, si une pièce est bonne ou mauvaise. Comment le saurions-nous ? Quand le public a