D’ailleurs je ne cacherai pas mes préférences. De toutes les passions, la seule vraiment respectable me paraît être la gourmandise.
Aussi l’approche des primeurs m’emplit-elle d’une joie délicieuse.
L’amour appartient à tout le monde. Chacun y passe et le subit plus ou moins ; et les choses rares sont seules précieuses. Des garçons épiciers se noient par désespoir ; des rois, souvent, ont épousé des bergères ou des danseuses, ce qui est commun. Des reines ont fait ducs des palefreniers, ce qui ne vaut pas mieux. Et puis, on a beau s’ingénier, l’amour n’est pas varié ; il se présente toujours de la même façon : on en peut suivre aisément chaque période et chaque manifestation successive, depuis le début toujours pareil jusqu’au dénouement toujours le même. Les sensuels s’efforcent