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entre les jambes des coureurs en avant leurs préjugés antiques, les doctrines surannées de nos aïeux, la litanie des sottises légendaires, des sottises indéracinables, qu’ils répètent comme une prière.

Marchons en avant, toujours en avant, démolissons les croyances fausses, abattons les traditions encombrantes, renversons les doctrines séculaires sans nous occuper des ruines. D’autres viendront qui déblaieront ; d’autres, ensuite qui reconstruiront ; puis d’autres encore qui redémoliront ; et d’autres toujours qui rétabliront. Car la pensée marche, travaille, enfante ; tout s’use, tout passe, tout change, tout se modifie. Les idées ne sont pas de nature plus immortelle que les hommes, les bêtes et les plantes. Et pourtant, comme elle vous tient souvent, cette tendresse coupable pour les croyances anciennes qu’on sait menteuses et nuisibles !



Ainsi qu’un temple des religions nouvelles, un temple ouvert à tous les cultes, à toutes les manifestations de la science et de l’art, le palais de l’Industrie montre chaque soir aux foules ahuries des découvertes si surprenantes que le vieux mot balbutié toujours à l’origine des su-