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coterie et d’exclusion y est complètement inconnu, et qu’enfin les successeurs de M. de Villemessant entendent rester fidèles aux traditions d’hospitalité envers les nouveaux venus qui ont toujours existé dans cette maison. »

Suivent les conditions d’un concours de chroniqueurs, cotés ou non cotés.

Parfait ! Mais je commence par protester. Les auteurs ne sont pas tant que ça sur le pavé, barbier, et j’espère qu’ils te le feront voir, ta plume a souvent des écarts.

Ainsi Paris est plein d’auteurs de talent que Figaro connaît, qu’il voudrait bien avoir dans ses rangs, mais qu’il n’ose solliciter. Pourquoi ? On dira : « Il se trouve peut-être parmi les inconnus des chroniqueurs de grand mérite. Un concours peut les mettre en lumière et ouvrir les portes du journalisme à de jeunes écrivains vraiment remarquables. »

Ce n’est pas là ton calcul, barbier malin. Comme tous les autres journaux de Paris, tu reçois chaque jour des ballots de manuscrits. Si tu les lis, tu sais ce qu’ils valent. Si tu ne les lis pas, tu demeures inexcusable. Mais tu les lis. Ton concours ne fera point jaillir un chroniqueur de génie ; et tu le sais. Les mêmes Ignorés doubleront leurs envois ; les concierges, les cochers de fiacre, les garçons épiciers, les calicots, les sergents de ville voudront