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toute la gloire. L’on sait, et que cet exemple suffise, comment Colomb n’eut pas même l’honneur de donner son nom au continent qu’il avait découvert et que nous habitons.

Aux curieux nous devons tant que je suis tenté de dire que nous leur devons tout. Vivent les curieux !

Cultivons la saine curiosité.

Mais nous n’en connaissons pas de plus légitime, de plus utile, de plus instructive, de plus négligée, que la curiosité des choses du passé ; grande et petite histoire des peuples, des familles et des individus.

En effet, c’est par l’étude du passé que l’homme apprend à se gouverner, à régler sa conduite, à diriger ses pas ; c’est dans l’histoire que les rois et les gouvernants vont chercher des flambeaux pour éclairer leur politique, des exemples ou précédents pour justifier leur action présente ou méditée. L’histoire a été avec raison appelée « la sage conseillère des princes » et Voltaire a dit d’elle qu’elle était le livre des rois. Elle est au même titre le livre des individus, car les passions de l’homme ne sont pas autres que celles des peuples et tout chef de famille est un petit roi dans un empire restreint.

L’étude de l’histoire nationale est l’école des patriotes de tous les pays. C’est aux mœurs des ancêtres que font appel les orateurs grecs et latins dans leurs harangues. C’est dans