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d’apprendre à ramer ? D’ailleurs son acte de décès, ni M. de Casson n’indiquent la cause immédiate de son trépas.

Ainsi que nous l’avons fait remarquer l’expédition part au commencement du printemps, et bien des hypothèses peuvent expliquer l’accident. C’est le moment de la grande crue des eaux, et, alors, le courant est très rapide chaque côté de l’île Saint-Paul ; à cette époque de l’année, le fleuve charroie des glaçons isolés, toujours dangereux pour les canotiers ; entre l’île de Montréal et l’île Saint-Paul, il y a quantité de rochers à fleur d’eau, enfin, un faux mouvement de Soulard qui, lui, devait être novice, voilà autant de causes qui ont pu faire chavirer l’embarcation.

Moins de deux mois après sa mort, le 11 juin 1660, Basset rédige le contrat de mariage de sa veuve avec Hughes Picard, et le 13 juin, sur l’ordre de M. de Maisonneuve, Picard est nommé tuteur des quatre enfants du défunt et Lambert Closse, curateur.

Le 20 juin, est dressé un procès-verbal de ses biens, dans lequel on remarque qu’il avait sur sa terre, une maison de maçonne et charpente de 36 pieds par 18 pieds ; un bâtiment pouvant servir de grange, ni clos ni couvert, mais avec 200 de bonnes planches et clous pour le couvrir. Son “roulant” est relativement considérable. Notons : 2 bœufs, 1 vache, 1 veau, 3 cochons, 1 charrue, 2 fusils, 1 épée, 5 chaudières, 1 marmitte, 1 gril, 1 cramatière, une pelle à feu, des tenailles, poêles à frire, cuillers à pot, broches, tripiers, réchaux, de la vaisselle d’étain, des outils, etc., 1 capot bleu, 1 manteau, 1 justacorps et haut de chausse, un caleçon de frise, des seaux ferrés, deux cabannes, une armoire, des coffres de bois et dix barriques.

C’est le richard de la troupe.

Juillet a encore des descendants en ce pays, car ses quatre enfants se marièrent et eurent une nombreuse postérité.