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L’abbé Ferland est le seul auteur qui laisse presque entendre qu’il aurait vu le plus précieux de ces testaments, celui de Dollard, mais il détruit toute confiance dans son assertion, en disant que le testateur aurait signé Daulard, ce qui est en contradiction absolue avec toutes les autres pièces publiques connues, notamment avec le billet que Dollard remet à Aubuchon, le 15 avril 1660.

D’ailleurs, vers l’époque où l’abbé Ferland préparait son Cours d’histoire, l’abbé Faillon, avec son armée de secrétaires, exécutait des fouilles dans les archives du district de Montréal et ne trouvait que les testaments de Valets et de Tavernier[1], car il serait absurde de penser qu’il aurait passé celui de Dollard sous silence.

Ce testament de Valets acquiert, aujourd’hui, une importance singulière par l’usage qu’on en a fait.

Contrairement, ce que plusieurs ont cru jusqu’à nos jours, l’abbé Faillon n’en donne que la substance, et l’on ne reconnaîtrait pas le document en question, s’il n’avait eu la précaution de l’indiquer, suivant sa louable habitude.

Relisons ce passage :

« Nous avons sous les yeux le testament d’un de ces héros chrétiens, dicté par lui-même, au notaire public de Ville-Marie, la veille même du départ, 18 avril 1660. Il déclare que : « Désirant aller en partie de guerre, avec le sieur Dollard, pour courir sur les Iroquois, et ne sachant comment il plaira à Dieu de disposer de sa personne dans ce voyage, il institue, en cas qu’il vienne à périr, un héritier universel de tous ses biens, à la charge seulement de faire célébrer, dans la paroisse de Ville-Marie, quatre grand’s messes et d’autres pour le repos de son âme. » (Greffe de Ville-

  1. Il ne cite pas celui de Tavernier, mais la manière dont il parle de ses sentiments religieux (voir plus loin, les notes concernant Tavernier) indique bien qu’il avait lu ses dernières dispositions.