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bre de pièces, les scribes écrivent Branssac, toutefois, ce personnage signe toujours Branssat.[1]

Donc, les historiens Dollier de Casson et Vachon de Belmont ont pu écrire indifféremment Daulac ou Daulat parce que la prononciation était identique.

Au surplus, les abbés de Casson et de Belmont, si les copistes ne leur ont pas joué de mauvais tours, ce dont nous sommes convaincus, auraient écrits certains noms d’une façon plus que bizarre, tels : Sœur Brussolle pour Brésoles, sœur Moillac pour Maillet[2], sœur Maer pour Macé[3], Lagachetière pour La Lochetière, Clos pour Closse, Dalleq pour Dallet, etc.[4]

C’est à compter de l’introduction de ces manuscrits au Canada (celui de M. de Belmont en 1837, et publié en 1840, puis celui de M. de Casson en 1845 et publié en 1868), que quelques-uns de nos historiens donnèrent carrière à Daulac.

Cependant, Garneau paraît être le seul qui accepte cette orthographe sans objection, parce qu’il n’a pu se renseigner aux minutes du tabellionnage de Montréal.[5]

  1. Mgr Tanguay en fournit un autre cas. Dans son dictionnaire, vol. III, p. 411, il mentionne J.-Bte. N. Deverac parce qu’il n’a lu son nom que dans les registres, quoique cet individu signe bien lisiblement Deverat. Maximilien Bibaud est tombé de Charybde en Scylla. Dans la première édition de son Panthéon, on lit Adam Dollard, sieur Descormiers ! Il est possible, toutefois, que ce soit une faute typographique.
  2. Autre exemple d’un t final pris pour un c ; de plus le copiste a dû se méprendre sur la 2e et la 6e lettres de ce nom.
  3. La distraction du copiste est ici bien patente.
  4. L’abbé Dollier de Casson n’était pas un déchiffreur d’écriture, si l’on en juge par un passage de l’article de M. O.-H. Lapalice, archiviste de la fabrique de Notre-Dame de Montréal, paru dans le Canadian Antiquarian de 1911, p. 184.
  5. Il convient d’ajouter que dans la 4e édition, M. Sulte, au mot Daulac de la table analytique renvoyait le lecteur à Dollard des Ormeaux. Dans la 5e édition de cette histoire parue en France, par les soins de M. Hector Garneau, petit-fils de l’auteur, Daulac disparaît enfin.